Biographie de Aliko Dangoté(suite)
SES DÉBUTS EN AFFAIRES
En 1977, Dangote, alors âgé de vingt ans quitte KANO et part s’installer à Lagos. Habile et plein d’entregent, il acquiert rapidement des licences d’importation de ciment qui lui permettent de rembourser sa dette en quelques mois seulement. Pendant cette période, l’apprenti businessman connaît également un échec cuisant qui lui servira de leçon. Investisseur malheureux dans une banque qui finit par faire faillite, il se résout à ne travailler que dans les branches qu’il maîtrise parfaitement, à l’instar d’un certain Warren Buffett, son modèle, et quatrième fortune mondiale (selon le classement Forbes de mars 2014). Lagos, la capitale du Nigéria, qui comptait déjà plusieurs millions d’habitants, sembla plus commode à Dangote pour le développement de ses affaires, un choix qu’il ne regrettera pas.
Lorsqu’il quittait Kano, Son grand-père maternel lui fit un prêt de 500 000 Naïra (2 300 euros), une grosse somme à l’époque. Il raconte: « Pour moi, j’ai commencé petit comme un négociant de ciment. Alors j’ai laissé le ciment autour des années 1978. Parce qu’il y avait cette armada, (flotte envoyée par Philippe II contre les Anglais, qui fût partiellement détruite dans une tempête), et le ciment était difficile à approvisionner en ce temps. J’avais mon propre argent que mon grand-père m’avait donné gracieusement, en revanche il m’a aussi donné un emprunt supplémentaire de N500, 000 (approximativement $3,000) laquelle était une grosse somme d’argent à l’époque. En ce temps-là (1978), vous pouviez acheter dix voitures Mercedes Benz avec ce montant, étant donné que chacune était vendue à 5,000 NAÏRA, pendant qu’une Volkswagen Beetle oscillait entre N900 et N1, 000. Cet argent était alors un véritable montant substantiel, une véritable semence.
L’emprunt était supposé être remboursé de manière échelonnée sur une durée de trois ou quatre années. Mais j’ai remboursé cet emprunt dans les six mois qui suivaient sa signature. »
Les affaires devinrent rapidement fructueuses et en mai 1981, il créa le groupe Dangote, spécialisé dans le ciment. Une bonne volonté et une énergie qui, pourtant, ne lui auraient sans doute pas suffi pour réussir sans un coup de pouce du destin… Et de la Main de Dieu.
En effet, en 1983 avec l’arrivée au pouvoir de la junte militaire, plusieurs hommes d’affaires furent arrêtés et emprisonnés pour motif de corruption. Profitant de ce délaissement du marché, Dangote diversifia ses activités dans les secteurs dont les responsables étaient absents. Ainsi il se spécialisa dans le commerce du sucre, puis dans celui du riz et de la farine.
À la fin des années 1980, lorsqu’il fit un voyage au Brésil, il en revint persuadé que l’enrichissement du Nigeria devait passer par la même stratégie d’industrialisation.
Il le fit savoir en ces termes : « Je pensais que le Brésil et le Nigeria se situaient à peu près au même niveau, parce qu’à cette époque on entendait dire que le Brésil était une nation très endettée. Mais quand j’y suis allé, j’ai découvert une industrialisation massive. Incroyable. J’ai commencé à réfléchir en me disant « comment se fait-il qu’il y ait un tel développement de l’industrie au Brésil et pas au Nigeria ». À mon retour, j’ai décidé de me lancer dans l’industrie. »
Ainsi, à la fin des années 1990, le Groupe Dangote passa du statut de compagnie commerciale à celui de géant industriel.
Une première usine de raffinerie de sucre, le Dangote Sugar Rafinery, fut créée pour fournir les compagnies de soda, les brasseries et les confiseurs du pays, suivie par l’achat d’une première usine de ciment en 2000 et d’une deuxième en 2003. Ses deux compagnies furent vendues par l’État dans un contexte de privatisation.
À partir de 2007, les treize sociétés du groupe firent leur entrée progressive sur la NSE (Nigerian Stock Exchange, la bourse nigériane) avec une valeur des parts dans celle-ci estimée par les analystes à dix milliards de dollars. Le groupe détient désormais plusieurs succursales dans plusieurs pays africains.
En juillet 2007, Forbes publie qu’avec 1,5 milliard de dollars, Oprah Winfrey serait la personne “noire la plus riche du monde”. Encore peu connu en dehors du Nigeria, Aliko Dangote a pris la parole publiquement pour déclarer qu’il était « bien, bien plus riche qu’Oprah Winfrey ».
Le 14 novembre 2011, Aliko Dankote est fait Grand Commandeur de
l’Ordre National du Nigeria par le président Goodluck Jonathan.
En 2013, le groupe Dangote possède la plus grande usine de production de ciment subsaharienne, Obajana Cement Plant. Ses projets d’investissement atteignent dix milliards de dollars, dont une part est sur la construction de cimenteries en Afrique (Afrique du Sud, Zambie, Éthiopie, Sénégal, Mozambique et Cameroun).
En 2013, avec un conglomérat de banques, l’homme d’affaires investit dans la construction d’une nouvelle raffinerie de pétrole d’une capacité de 400 000 barils par jour, pour un coût total de huit milliards de dollars.
En mars 2014, il est le premier homme d’affaires du continent noir à dépasser le cap de vingt-cinq milliards de dollars de fortune, et à atteindre le Top 25 dans le classement annuel du magazine Forbes des Hommes les plus Riches du Monde.
Enfin, Alhaji Aliko Dangote est classé le 27 avril 2014 parmi les « 50 personnalités africaines les plus influentes dans le monde » selon le magazine
#Tu_es_une_légende_crée_là